La prise alimentaire est bien plus qu’un simple besoin vital lié à notre faim. Plus qu’une entrée, un plat ou un dessert, la prise alimentaire est un comportement complexe qui dépend de nombreux processus psychologiques. Or, nous réalisons rarement consciemment l’impact de ces processus au moment de manger. Pourtant, ils ont une grande influence sur ce que nous consommons et sur la manière dont nous mangeons.
De nos jours, les troubles du comportement alimentaires (boulimie, anorexie), les maladies chroniques (diabète, obésité), les carences, les allergies, les intolérances, l’apport énergétique, ou encore l’effet du stress sur l’alimentation, se sont imposés comme des thématiques récurrentes dans notre société. Un développement considérable des connaissances scientifiques en diététique et nutrition a été la première réponse à cette évolution et à l’individualisation de la prise alimentaire. Néanmoins, ce développement néglige les mécanismes psychologiques et neurologiques qui sous-tendent pourtant la prise alimentaire.
Parmi les facteurs psychologiques et neurologiques, nous pouvons citer notre expérience passée avec certains aliments (par exemple, rares sont les personnes qui remangent rapidement un met qui les a déjà rendues malades), notre état émotionnel, notre stress, l’accessibilité et le prix de la nourriture, nos valeurs, notre culture, ou encore avec quelle(s) autre(s) personne(s) nous mangeons. Les professionnel-le-s de l’alimentation ne peuvent donc plus se permettre de faire l’économie d’une approche psychologique de la prise alimentaire.